Quel point commun y a-t-il entre un repas au resto, des extraterrestres, des fous rires, des icônes de téléphone qui disparaissent mystérieusement, des paréos en guise de vestes, des larmes, un taxi décommandé, une soirée musicale ?

Langue au chat ? Le GEM. Et oui, même quand tout le monde part dans les meilleures dispositions pour passer une petite soirée sympa dans un village, l'imprévisible plane toujours. Et hier, hélas, il fût une nouvelle fois au rendez-vous.

Chaque été, nous allons à Rutali, pour voir nos amis jouer du théâtre. Cette année, point de pièce. En revanche, la promesse d'une nuit toute en musique jusqu'à l'aube. De mémoire de rutalais, Robert, en l'occurrence, il paraît qu'il y a 10 ans, cette soirée avait été une réussite. On ne voulaient donc surtout pas rater ça ! Mais, les crises, hallucinations, et autres phénomènes, ne nous auront pas facilité la tâche...

"Opera di Rutali" s'est transformé pour nous en "Opération déroute". La Bérézina !
On a carrément failli repartir. Et puis, tant bien que mal, on a mis un pied devant l'autre et on a avancé. Évidemment, nous n'étions pas tous présents. L'une d'entre nous a préféré rester seule dans la voiture. Ou disons plutôt, pour être francs, que malheureusement à ce moment là, elle n'avait pas vraiment le choix d'agir autrement. Elle a vite avalé ce qui convenait pour contrer l'attaque et a dormi pendant toute la soirée.

Pendant ce temps, on a tout fait pour rester concentrés sur le spectacle. Mais, pas facile quand on sait que l'un d'entre nous, souffre à deux pas de là et qu'on est totalement impuissants. Entre incompréhensions et interrogations. Que faire ? Filer aux urgences pour finir en psychiatrie où les médecins sont en vacances ? Rester spectateurs incapables d'apporter une aide efficace ? Ou laisser la personne dormir pour ne plus subir les images qui l'assaillaient ? Cette solution semblait être la moins mauvaise et elle la mieux placée pour savoir comment agir pour gérer la crise.

À deux pas de là, sur une petite place, musiciens et chanteurs, eux semblaient prendre beaucoup de plaisir à partager la scène et à se mélanger. Tous, d'horizons et de groupes différents, ils ont offerts aux villageois chanceux d'être là, une soirée des plus colorées. Aux rythmes et aux styles les plus variés. Des chants traditionnels, sacrés, de variétés française et internationale, un répertoire sans limite. Une prouesse !

On a fini par quitter Rutali et laisser Robert profiter de sa nuit blanche et fraîche après les orages de l'après-midi. Et on est repartis. Mi-enchantés, mi-tristes. Des refrains dans la tête et des inquiétudes aussi pour notre amie réveillée en pleine nuit et toujours un peu perdue entre réalité et tout autre chose.

Finalement, toujours pas facile d'être membre d'un GEM, vous ne trouvez pas ? Et dire que parfois, à nous lire, on pourrait laisser le doute s'insinuer dans les esprits... Après tout, et si ce n'était qu'un club de loisirs... ? Quelle folie de le penser ! Mais si on vous racontait tout par le menu, qu'est-ce qu'on plomberait l'ambiance !
Et ce ne serait pas fait non plus pour nous aider...