Passer de la doudouthérapie au choc effroyable des attentats a été rude. Au GEM, on fait tout ce que l'on peut pour s'entraider, se soutenir et traverser tant bien que mal les incessantes tempêtes sous nos crânes. Hélas, la folie meurtrière des dernières semaines qui a semé la terreur, la mort et son cortège de peurs nous atteint une nouvelle fois en quelques mois. Que faire, lorsque l'on a déjà beaucoup de mal avec les vicissitudes de la vie ? Comment s'y prendre pour se protéger un tant soit peu ? Chacun a développé ses propres stratégies. Rester informer au maximum, cela procure un certain sentiment de contrôle de la situation. Ne plus regarder les infos ni même écouter la radio, histoire de se protéger, à minima certes, puisque cela revient dans toutes les conversations.

Ou encore, rester seul. Faire le vide en soi. Méditer. Se ressourcer. Pour envoyer au monde une énergie apaisée, sereine, pleine d'amour. Pour cela, point n'est besoin d'être un ascète, de vivre loin de tout. On peut très bien le faire tout en partageant la vie d'une communauté humaine. Décider simplement de se soustraire volontairement à l'autre folie, médiatique cette fois, qui entretient et maintient un climat qui frise la paranoïa. Débrancher. Au moins pour un moment. Se déconnecter sciemment des chaînes d'infos en continu qui déversent leur flot d'horreurs, sans même prendre le temps de vérifier la véracité ou fiabilité de leurs sources. La presse n'est pas en reste. Le poids des mots et le choc des photos s'étalent jusque sur les trottoirs. Impossible d'y échapper. Sans compter les réseaux sociaux qui s'inondent et s'auto-alimentent de commentaires le plus souvent sans grand intérêt. Tous ces médias finissent par nous épuiser après nous avoir pressés comme des citrons, tordus comme des chiffons pour extraire de nous jusqu'à la dernière larme.

Et tout cela, bien sûr, jusqu'à ce qu'une autre info plus dramatique, plus vendeuse, plus attrayante se fasse jour. Alors, quelle est la meilleure façon de se protéger ? Chacun fait comme il veut. Le plus souvent, comme il peut, avec ce qu'il est, ce qui lui convient ou pas à un moment T. Parce que ce n'est pas si facile de savoir, en toute conscience, ce qui est bon pour soi.

Souvent, on est prisonnier de nos croyances limitantes et de nos fonctionnements inadaptés et pourtant toujours bien ancrés. Mais comment faire ? Subir encore et encore ? Changer de stratégie ? Et vous, vous faites comment pour survivre dans ce monde qui semble pris dans un tourbillon, dans une spirale, hélas trop peu vertueuse ? Comment inverser le sens ? Il ne semble, hélas, qu'il n'existe pas  de recette miracle. A chacun d'explorer ses propres pistes, pas à pas avec l'espoir de trouver le chemin du milieu...