Vous n’en avez pas entendu parler ?... Et pour cause ! Normalement, le cycle de conférences se déroule le dimanche. Et là, c’était un samedi. Ben, oui, c’était une conférence. Sur les poisons. Ça a drôlement titillé notre curiosité. On n’a pas résisté. On y est retourné. Et comme le beau temps est revenu, on s’est dit qu’un petit pique-nique de plus serait une bonne idée. Oui, mais voilà, le Parc n’avait pas encore ouvert ses portes… Pas de quoi nous décourager. On a filé jusqu’à la plage qui est à deux pas. Pour un peu on se serait baigné. Hélas, on n’avait pas prévu. Et puis, il faut dire qu’on est tout de même fin octobre. Enfin, il va certainement falloir qu’on s’habitue… Comme on ne pouvait pas se baigner, on a un peu marché au bord de l’eau et ramassé quelques bois flottés. Evidemment, très rapidement, ça nous a ouvert l’appétit. On ne se refait pas. Alors, on a commencé par grignoter, puis on a déjeuné jusqu’à ce qu’il ne reste pas une miette pour les fourmis ! Avant de s’endormir, on a tout ramassé, même les mégots des autres. Direction les containers du tri et hop en voiture pour le Parc !
On a réservé nos places, pris un autre petit café, refait une visite guidé parmi les cactus avec les nouveaux et le conférencier est arrivé. Ingénieur agronome, il est également historien de l’alimentation et s’appelle Eric Birlouez. Il a émaillé son discours d’un tas de petites et grandes histoires des empoisonnements célèbres et des empoisonneurs tout aussi célèbres. De Socrate avec la fameuse ciguë, poison d’état, à Napoléon empoisonné à l’arsenic et pour lequel le doute plane toujours. En passant par Cléopâtre et ses aspics, les Borgia, Catherine de Médicis accusée d’empoisonneuse sans aucune preuve, Agrippine et ses amanites phalloïdes destinées à Claude, son cher époux. Hitler dont on n’est pas non plus certain de la fin. Et plus proches de nous, l’utilisation du polonium 210. Bref, on voit bien que l’histoire des poisons suit son petit bonhomme de chemin…
L’anecdote sur le cri de la mandragore nous a bien fait marrer. Et si vous aimez vivre le grand frisson, offrez-vous donc un voyage au Japon pour déguster un fugu. C’est un poisson et il est toxique à souhait ! Dans la nature aussi, les arbres et les animaux savent distiller du poison pour éloigner les prédateurs. On savait pour les grenouilles et depuis peu, les scientifiques ont découvert un oiseau dont les plumes sont toxiques à cause des chenilles dont il se nourrit.
En tout cas, la recette du crime parfait, c’est lui qui nous l’a donné ! Non, on ne dira rien. Bon, puisque vous insistez… C’est à vos risques et périls. Nous déclinons toute responsabilité. Vous l’aurez voulu ! Et bien figurez-vous que l’arsenic n’aurait ni d’odeur ni saveur. Illusion d’une mort naturelle assurée et cerise sur le gâteau, totalement indétectable. C’est fou, non ? On s’est même laissé dire qu’on l’appelait la poudre de succession. Ça en dit long sur les us et coutumes de l’époque. Un petit bouillon de onze heures et hop, vous passiez de vie à trépas ! C’est parfois si simple la vie.
Encore une fois, on a passé une belle journée tous ensemble et cette conférence était passionnante. On a appris des tas de choses sur les poisons qui ne nous servirons sans doute jamais à rien. A moins que… Hahaha, ça fait peur, non ?