On vous l’avait annoncé, on l’a fait ! On a organisé une cellule de veille cinématographique. Dis comme ça, c’est sûr, ça fait pro !

En fait, on regarde les bandes annonces, les critiques, on choisit le film et on organise la sortie. « Chacun pour tous » a fait l’unanimité. Un titre qui, pour nous, a une résonnance toute particulière d’autant que le film aborde le handicap. Alors, bien sûr, tout de suite, on tend l’oreille… Ça nous parle, d’une façon ou d’une autre ! 

On découvre donc, que les jeux para-olympiques organisent des compétitions pour les personnes déficientes intellectuelles. Mais, hélas, l’équipe de France de basket voit ses joueurs déserter le parquet pour s’essayer à d’autres activités. Cette désertion met en tension l’entraineur qui refuse d’abdiquer et cherche fébrilement de nouveaux joueurs. Face aux refus et à l’impossibilité de trouver des personnes handicapées, il se tourne vers des joueurs amateurs « normaux »…
Cette comédie dramatique « légère » nous fait osciller entre sourires et mélancolie… Un petit film sympathique au premier abord qui permet de réfléchir sur bien des sujets. Bien sûr, le handicap que représente la déficience intellectuelle ainsi que la place que l’on fait ou que l’on laisse à ces personnes. Le regard que l’on porte sur elles. Où se situe la frontière entre les uns et les autres ? Elle est parfois bien ténue. Un simple test peut-il mesurer l’intelligence si complexe d’un être humain ? Pourquoi quelqu’un qui a un QI de 70 est qualifié de déficient alors qu’à 73, un autre est « normal » ? C’est quoi donc la normalité ? Quel est le rôle des parents dans l’accompagnement de leur enfant « différent » ? Comment leur entourage proche, parents, fratrie, vivent-ils tout cela, depuis leur place ? Et que dire du tabou des relations amoureuses et sexuelles si rarement abordées avec ces personnes qui auraient tant besoin que l’on pose des mots sur leurs ressentis et leurs besoins…
Quant aux JO handisport, si peu médiatisés, on découvre qu’ils subissent également la pression de l’argent. Là pour le coup, ils sont comme tout le monde ! C’est pour ne pas perdre les indispensables subventions, que le coach organise sa terrible tricherie. La question divise : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? S’il n’inscrit pas son équipe la fédération disparait, si elle disparait, plus personne n’aura la possibilité de jouer au basket. C’est le serpent qui se mord la queue. Trop peu de joueurs, plus d’argent. Plus d’argent, plus personne ne peut jouer. Le handicap ne pèse pas lourd face à l’argent. Où que l’on se tourne, on préfère toujours la logique de l’argent à celle de l’humain. Il n’y a aucun espace sanctuarisé, même pas pour ceux que la société devrait protéger plus que d’autres !