L’année est passée en trombe. Et cette fameuse soirée à Rutali, nous l’attendions avec impatience. Alors, pas question qu’elle tombe à l’eau comme l’an dernier… Cette fois, quoi qu’il advienne, nous serons là pour voir notre ami Robert sur scène.
Choisir une date pour un spectacle, le soir, en extérieur, ne comporte pas de gros risques en plein cœur du mois de juillet. Normalement, tous les jours sont bons. Sauf que là, le jour dit, après des semaines d’une chaleur écrasante, les éléments se sont déchaînés. Heureusement, une alerte orange a permis de différer la soirée au lendemain. Juste le temps que des trombes d’eau nous submergent et des trombes marines nous subjuguent que tout était déjà fini.
Dès notre arrivée, nous avons appelé Robert et nous nous sommes installés au petit bar « A Funtana ». Après un apéro « sobre » et une pizza vite engloutie, nous nous sommes dirigés vers la place de l’église. Aucun stigmates de la tempête de la veille, si ce n’est un petit air vif contre lequel nos organismes avaient bien du mal à lutter. Par chance, une vielle couverture, trouvée au fond du coffre de la voiture, a réchauffé les plus légèrement vêtus.
En guise des trois coups, la petite troupe a tenu à rendre hommage à l’un des siens, disparu pendant l’année. Puis, le spectacle a commencé. Tel un rituel, la première saynète était en corse. Le décor, une terrasse de café. 3 acteurs, dont Robert se moquaient gentiment d’un des leurs, devenu ingénieur. Tout un programme. Le propos était drôle, moqueur comme on sait si bien le faire… Chacun pouvait se reconnaitre et riait de bon cœur aux blagues et répliques en cascades.
Puis les sketchs se sont succédés. Les textes n’avaient aucun lien entre eux, si ce n’est qu’ils étaient tous savamment écrits par Raymond Devos. Robert a joué dans plusieurs d’entre eux et notamment, dans « ouï dire ». Avec malice il a déroulé une histoire abracadabrantesque. Un vrai défi à prononcer. Tous les mots s’enchainent avec la même sonorité. D’autres auraient pu se perdre. Lui a gardé le fil ! A aucun moment sa langue n’a fourché. A aucun moment il ne s’est pris le pied dans le tapis. Une prouesse. On ne peut que le féliciter. Quant à l’encourager à continuer, il n’a pas besoin de nous. Il a attrapé le virus du théâtre et n’est pas prêt de guérir de cette délicieuse maladie. Pour notre plus grand plaisir et le sien, à n’en pas douter. Le seul hic, c’est qu’il n’y a qu’une représentation par an. Quel dommage. Et en même temps, quelle aubaine de se dire qu’on sera là l’an prochain pour partager cette soirée avec lui et tous les autres.
En attendant, on se retrouve dès samedi pour la suite des festivités…