9 mois !!! cela fait 9 mois que nous sommes sous pression... Qui aurait imaginé un tel scénario ? Et ce n'est pas fini ! Chacun le sait et a bien intégré la notion de vagues successives qui déferlent sur nous à un rythme cadencé.

Nous, on voudrait bien danser sur un autre tempo. Le genre plus cool, collé serré, ou carrément endiablé qui nous entraîne jusqu'au bout de la nuit. Là, on marche tous au pas, entre confinement, déconfinement, couvre-feu, reconfinement... Et ça continue. Et ça dure... Et c'est dur.

Afin de maîtriser la situation, notre espace vital a été considérable restreint. Quant à la ligne d'horizon, perdue dans une opacité mêlée d'incertitudes et d'espoirs, elle est bien difficile à entrapercevoir.

Dans notre GEM, si on fait le compte de toutes les difficultés auxquelles on est confronté, on est drôlement balaise ! On ne s'en sort pas trop mal. Certes, on navigue à vue. Mais pour ne pas se prendre les vagues de face, dès qu'on sent que le vent va tourner, hop, on réajuste notre route et on garde le cap. C'est pas qu'on soit moins balloté par les flots, non. C'est juste que ça nous donne au moins l'impression d'agir et pas simplement de subir.

D'ailleurs, à la base, c'est bien pour ça que les GEM ont été créés. Pour reprendre le pouvoir sur nos vies, en devenir acteurs... Alors, on en profite même si le scénario de ce film-là est plus qu'improbable...

Notre chance, c'est que lorsqu'on fréquente un GEM, on se sent tout de suite plus fort, pour la bonne raison qu'on n’est plus tout seul chez soi. Et même quand on est vraiment tout seul chez soi, et bien on est relié les uns aux autres.
C'est ça un GEM. C'est savoir que l'on peut compter sur la force du Groupe et la puissance de l'Entraide Mutuelle.

Fini le parcours d'obstacles, seuls. Grâce à la solidarité entre nous tous, on contourne les embûches, on saute par-dessus ou on les piétine mais en tout cas, on avance. Lentement mais sûrement, un pas après l’autre, jour après jour. Mine de rien, on en fait du chemin quand on est uni et qu’on va tous dans le même sens, celui du rétablissement de chacun et du mieux-être commun.

Dans notre GEM, on adore aller au ciné tous ensemble et commenter les films. En 2013, quand Dupontel a sorti "9 mois ferme", on a hurlé de rire tellement c'était drôle, décalé, absurde. Aujourd’hui, on espère que lui ou d'autres s'inspireront de tout ce bazar pour le transformer en quelque chose de plus léger. D'ici-là, si au moins les salles obscures pouvaient rouvrir. Pendant que certains s’interrogent sur le fait d’y retourner ou pas, il y en a parmi nous qui trépignent d’impatience. Et d’autres dont les impatiences les obligent à marcher, encore et encore, en tournant en rond chez eux. Faudrait tout de même pas que ça encore dure trop longtemps...