Au gré de nos balades, nos pas nous ont amenés quelques fois jusqu’au port de Toga, alors qu’il n’y avait âme qui vive. Le tableau, plutôt déprimant, était triste à pleurer.

Pourtant, quand les cafés et restaurants ont rouverts, nous y sommes retournés. Ce n’est pas l’affluence d’un port lambda, certes. Cependant, on y trouve d’autres avantages. Le calme. L’air frais de la mer ou de la montagne qui vient nous caresser ou nous fouetter le visage. Idéal par temps chauds. Et de la place, il y en a autant que sur la Place, pour s’étaler en respectant la fameuse distance raisonnable, toujours de rigueur. La première terrasse qui nous tendait ses chaises a eu notre préférence, bien que nous n’en ayons pas testé d’autres. Allez comprendre…

En temps normal, un port est un lieu de passage. Les habitués prennent leurs aises aux terrasses des cafés. Mi amusés, mi blasés, ils suivent mollement des yeux les promeneurs qui promènent. Eux, arpentent les pontons pour admirer les bateaux, tandis que marins avertis et plaisanciers du dimanche s’affairent à astiquer les ponts, réparer les pannes, larguer les amarres ou s’amarrer. Bref, ça parle, ça crie, ça s’interpelle, ça chante, ça boit, ça mange, ça rit fort, c’est vivant. Et c’est peut-être là que se tissent les liens d’une indéfectible et nécessaire solidarité des gens de mer.

Au port de Toga, tout ne se passe pas comme ailleurs… Hélas, les pontons ne sont plus accessibles. Le port a dû se résigner à protéger les embarcations des naufragés de la nuit. Ces derniers, plus ou moins éméchés en sortant des boîtes de nuit, partaient trop souvent à l’abordage des voiliers et autres vedettes motorisées ou pas. Les indélicats, échoués sur des canaux de fortune ou de fortunés, laissaient immondices et autres indices peu ragoutants, de leur passage de noctambules en mal d’aventures.

Depuis lors, tous les bateaux à quai sont donc confinés derrière des portails fermés à double tour d’un bout de l’année à l’autre ! Ça manque de convivialité, de romantisme, de va-et-vient, de tout ce que vous voulez mais ça protège… Comme quoi, le confinement, ça marche pour tout !

Donc, si vous voulez vous joindre à nous et que nous ne sommes pas Place Saint-Nicolas, il y a des chances que nous soyons sur le Port de Toga. Attablés, à siroter et discuter à n’en plus finir de notre GEM, comme toujours. C’est fou comme cette histoire occupe nos esprits !

Pour nous retrouver, voici quelques indices. Notre lieu de prédilection porte le nom d’un peintre impressionniste, originaire d’Aix-en-Provence. Il a peint la montagne Sainte-Victoire, sous toutes les lumières, de l’aube au crépuscule. Considéré comme le « père de l’art moderne », C’est, c’est, Cé…

Vous y êtes ? Nous aussi peut-être…