Été 2021. Port Toga. Si ça continue comme ça, cette chaleur accablante va finir par avoir notre peau. Pas la moindre brise pour faire semblant de nous rafraîchir. Nous touillons mollement les glaçons qui nagent dans nos grands verres. En un rien de temps, ils ne sont plus qu'un vague souvenir.

Alors que nous collectons les idées pour compléter notre programme estival, une proposition musicale arrive à nos oreilles grâce à Jean-Claude Paolini. Le jeune retraité du Conservatoire de la Ville, as de la batterie et ami avec l’une d’entre nous, donnera un concert début août. En pour l'occasion, il a invité son homologue, Manu Katché.

Même si ce dernier jouit d'une renommée internationale, autour de la table, il est, pour certains, un illustre inconnu. Qu'à cela ne tienne ! A nos téléphones, et hop, en quelques secondes, le voilà qui révèle ses traits en même temps que sa vie publique et privée. Une fois les présentations faites et Jean-Claude reparti, nous ajoutons l’événement à notre agenda. Il ne reste plus qu'à attendre patiemment la date de cette soirée...

Tiendra-t-elle toutes ses promesses ? C'est ce que nous découvrirons bientôt.

Au fur et à mesure que l'été s'écoule, la quatrième vague annoncée a bel et bien déféré chez nous. Ou pour être plus juste, surtout chez nous. Et donc, le passe sanitaire s'est invité partout.

Parmi nous, certains l'ont déjà, d'autres pas. Nous décidons tout de même de nous rendre tous ensemble au Parc de l'Annonciade, lieu du concert. Nous connaissons bien cet endroit où nous nous retrouvons régulièrement. Et, raisonnablement, nous pensons qu'il sera possible d'écouter, même si on ne peut pas accéder au nouveau carré VIP (Vaccin Impératif Please).

A notre arrivée, les deux compères étaient tranquillement attablés avec leurs proches. Ils prenaient des forces pour assurer le spectacle. A 21 heures, le duo, qui s'admire artistiquement, s’est présenté devant un public scrupuleusement trié et scindé en deux groupes distincts. D’un côté, les élus au festin musical, assis sur des sièges en plastique d'un blanc virginal. De l’autre, à l'extérieur de cet espace "protecteur", juste derrière un simple ruban rouge et blanc, la cohorte des déçus voire déchus du simple droit de profiter pleinement de la musique et des jeux de lumières qui l'accompagnent.

Nous avons tenté de trouver l’emplacement qui nous permette de communier et vibrer au rythme des variations musicales, sans succès. Seules les places devant la scène recevaient les ondes bienfaitrices des batteries. A regrets, mais tous ensemble, nous avons donc décidé de quitter le Parc, laissant derrière nous, résonner à l'unisson, le thème musical "du son au silence" sous les arbres majestueux illuminés de belles couleurs électrisées.

En déambulant, on ne sait par quel miracle, nos pas nous ont conduits chez Raugi. On s’est dit que le hasard faisait bien les choses… Quoi de mieux qu’une glace pour adoucir cette soirée ? Pas de passe ? Ouf ! Une déconvenue ça suffit !