Pas besoin d’être devin pour savoir où nous étions le 15 octobre. Réunis sous d’immenses tentes blanches, sur la Place Saint-Nicolas, nous avancions lentement, en procession. Devant, derrière, à côté, nous étions entre fêlés de la cabosse.

L’an dernier à la même date, sous couvre-feu, nous l’espérions encore. Puis, le couperet était tombé. Les fèves resteraient confinées chez les artisans et nous ne tarderions pas à l’être également. Si encore ça avait été juste après le fameux salon, on aurait mieux tenu le choc à coup de chocolat noir ou d’onctueuses pâtes à tartiner. Ou bien, puisqu’on nous enfermait une nouvelle fois, autant que ce soit en compagnie de Charlie, dans la chocolaterie de Willy Wonka… Mais non. Point de salut pour les damnés de la fève.

Il a donc fallut attendre une année entière avant de retrouver le Salon du Chocolat & des Délices de Corse. Trois jours de festivités avec une invitée d’honneur. Pas sûr que le chocolat ait besoin de qui que ce soit pour attirer tout ce que la Corse compte de fondus, fêlés, passionnés et gourmands. Mais les organisateurs craignaient que seuls les aficionados purs et durs retrouvent le chemin après une année off. Alors, ils ont dégoté Mercotte…

Pour ceux qui ne connaissent pas la vedette en question, vous pourrez toujours la découvrir au côté de Cyril Lignac, dans « Le Meilleur Pâtissier ». Ce concours télévisé consacre, chaque saison, le plus talentueux parmi les concurrents qui s’affrontent au fil des semaines, à coup de tartes et de crèmes.

Fidéliser des clients, en amener de nouveaux, c’est un job à plein temps ! Alors, une des stratégies consiste à distribuer largement des tickets gratuits. Ça booste les entrées et les quelques euros offerts seront réinvestis dans les nombreux produits exposés sur les irrésistibles stands.

Cette fois, il semblerait que les écoles de la Ville aient été privilégiées. Pas bête pour préparer les futures générations de consommateurs. Pour notre part, nous avons bien tenté de trouver des « sésames », sans succès… Jusqu’à ce que l’on croise, Patrick, homme providentiel du jour, que l’on remercie encore pour sa gentillesse. Et hop, un tour de passe-passe, les Pass vérifiés, les masques sur le nez, nous voilà enfin dans le temple de la gourmandise.

A nous le chocolat... Ah oui, mais pas n’importe lequel ! Rien qu’entre nous, chacun a son artisan préféré. Leoncini, Aline, Grimaldi, sans compter « O Mà », l’atelier de la noisette, I Fratelli Angeli et tous les autres. Tous d’ici, évidemment. L’économie locale a besoin de nous. Alors, on veut bien donner de notre personne et goûter tout ce que l’on nous propose. Mais on doit avouer que le chocolat est devenu un véritable produit de luxe. Et hélas, nos deniers sont comptés. Alors, on restera accros au chocolat mais pas au point que ça devienne une addiction. Dommage !