En Corse, l'équipe de foot emblématique a toujours été le SCB (Sporting Club Bastia). Le Sporting pour les intimes.
Même si les derbys insulaires opposent bastiais et ajacciens, dans des ambiances plutôt très chaudes, dès que le SCB se retrouve sur le chemin d'une finale nationale, toute l'île, comme un seul homme, est derrière SON équipe.
De toute part, l'île se pare de bleu et blanc, les couleurs du club.


Samedi, au GEM, c'était l'effervescence.
En effet, parmi les membres du GEM, il y a de nombreux supporters du Sporting.

D'ailleurs, il y a aussi des sportifs. Et oui, on ne vous en a pas souvent parlé, mais sachez que notre GEM a une équipe de foot !

Pendant de nombreuses années, elle a été au coeur de nos rencontres avec nos amis italiens. Elle en était, si ce n'est le fer de lance, du moins le fil conducteur lors de nos voyages. En effet, ceux-ci étaient rythmés par les tournois annuels organisés par les italiens. Là-bas, point de GEM sans équipe de foot. Lors des tournois, celles-ci sont composées de membres de GEM et de lycéens. Une belle manière de lutter contre les discriminations. Et quand les règles sont respectées,  les valeurs du sport (respect, partage, solidarité...) sont communes à celles des GEM. Peut-être parce qu'être adhérent d'un GEM, c'est aussi du sport !?

Au début, il faut bien l'avouer, notre petite équipe a beaucoup souffert. Le nombre de buts encaissés ressemblaient plus à ceux de matchs de rugby... Puis, petit à petit, nos joueurs ont fait d'énormes progrès. Notamment grâce à leurs entraînements et à leur coach JD, de l'association "SPORT POUR TOUS".

Ces rencontres sportives nous ont permis à notre tour d'organiser des tournois. Ce qu'il y a de sympa, c'est que nous sommes tous mélangés, corses et italiens. Avec en prime, les lycéens et lycéennes qui participent, non seulement aux matchs, mais à notre quotidien. Les repas, les visites... C'est festif, enrichissant pour tout le monde et sportif à tous les sens du terme !

Il y a quelques années, nous avons même accueilli des norvégiens. La Corse, c'était une première pour eux. Depuis, nous les avons rencontrés plusieurs fois en Italie. Nous projetons de nous revoir chez eux et ici. Ils en rêvent. Nous aussi !

Enfin, pour revenir à nos moutons - ne voyez là aucune allusion - et bien, la finale de la coupe de la ligue a été pour nous une torture.
Pourtant, le "Petit Poucet" - expression consacrée -  (on se demande d'où ils la sorte), c'était tout de même payé le luxe (le mot n'est pas trop fort), de battre le richissime PSG 4 à 2, quelques semaines auparavant.

Donc, on y croyait à cette victoire. Et près de 30 000 corses du monde entier, c'étaient donné rendez-vous au Stade de France pour la finale. Et parmi eux, trois membres du GEM !
Les autres, rassemblés devant l'écran géant installé place Saint-Nicolas, à Bastia, communiaient à distance, dans une ambiance familiale et bon enfant, noyés sous une mer de drapeaux.

20 minutes de pur bonheur. 20. Pas une de plus.

D'un coup de sifflet, d'un seul, l'homme en jaune qui a du avoir une peur bleue, a soudain décidé de faire trébucher le Petit Poucet. Patatra !
D'un coup de sifflet, d'un seul, fini le rêve bleu.

Il a barré la route à une toute petite équipe face à une machine de guerre. Des grandes stars du foot mondial, des salaires faramineux dont tout le monde connaît la source.

D'un coup, d'un seul, grâce à son carton rouge, il leur a déroulé un tapis rouge ! D'un coup, volé, le match. Volé le rêve.

On ne prétend pas qu'on aurait gagné. Non. Mais au moins, on aurait continué à rêver. Ça fait du bien les rêves. Surtout par les temps qui courent. Cauchemardesques.

Si on avait une baguette magique, on en changerait des choses. Mais hélas, on n'est pas dans un conte de fées. Loin s'en faut. Et hélas, là pour le coup, on est bien dans la réalité.

Nous, nous étions déçus bien sur. Blessés aussi par tant d'arrogance d'un Président de ligue qui n'en a que le nom. Et qui de surcroît semble ne pas avoir de cœur puisqu'il refuse la sacralisation d'un  5 mai qui meurtri tout un  peuple. 17 personnes  ont payé bien cher leur amour de ce sport.

Qu'ils la boivent jusqu'à la lie cette coupe !

Nous, on est écœurés. Mais on est restés dignes. Et on est tous rentrés. Encore plus soudés. Encore plus unis. Comme le chantent les supporters : UNITI !