A l'heure où tout le monde court après les indispensables masques pour se retrouver, voilà que les GEM de Corse en ont reçu une centaine chacun... Comme par magie ! Mais comment ce petit miracle a-t-il pu être réalisé, ou plutôt par qui ?

C'est Aurélie Pinna notre "référente ARS" qui nous a informés de notre bonne fortune lors d'une visio-conférence après la réunion du matin même, du Comité de Suivi des GEM, avec la DGCS et la CNSA. Et à laquelle, bien sûr, notre GEM participait au titre du CNIGEM...

Et voilà, l’heure de la sortie a sonnée ! Demain, on va enfin pouvoir respirer au grand air. Fini la petite heure autour de chez soi, finies les attestations. Vive la liberté ! A un détail près, le virus n’aura pas disparu pendant la nuit. Pas plus qu’il ne se déplace tout seul. Donc, notre liberté sera surveillée et conditionnelle.

Il parait qu’il va falloir qu’on change de vie. Qu’on soit imaginatif, inventif… Nous, on n’a pas attendu qu’on nous le demande. Il y a bien longtemps qu’on fait tout pour développer notre imaginaire, jouer avec la réalité. On a même poussé le bouchon un peu loin parfois, d’après ce qui se dit. En fait, il suffit de se faire confiance et on découvre vite que le cerveau est un truc incroyable, doté de capacités insoupçonnées… Mais le truc, c'est qu'on ne maîtrise pas tout tant il est complexe !

Et nous avec.... !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais qui a écrit ce mauvais scénario ?...

Depuis quelques mois, tous les pays du monde, les uns après les autres, sont rattrapés par un virus aussi volatile que virulent. Les habitants de la planète terre se retrouvent pris au piège. Impossible de fuir, d’autant qu’ils sont tous confinés, chacun chez soi. Tout se passe comme si, à leur insu, ils étaient passés de l’autre côté du miroir. Propulsés dans l’inconnu, ils tentent de se rassurer en cherchant des informations crédibles. Incrédules et abasourdis par les images qui leur parviennent de toute part, ils s’enfoncent chaque minute davantage, dans un jour sans fin…

Vous connaissez le confit ? Cette technique de conservation serait connue depuis l’antiquité. Certains disent même qu’elle remonterait à la préhistoire. Plus proche de nous, le sud-ouest en a fait une de ses spécialités.

Pour réussir un bon confit, il vous suffit de suivre les quelques conseils avisés des plus grands spécialistes en la matière. Comme vous bénéficiez de quelques semaines supplémentaires, voire plus, vous avez tout le temps nécessaire à la préparation de cette recette…

Ouf, le ciel est avec nous… En ce lundi de Pâques, il est recouvert un voile nuageux gris. Pas vraiment du genre qui donne envie de sortir pique-niquer sur l’herbe d’un beau vert printanier du plus bel effet avec une nappe à carreaux. Et la météo annonce même quelques averses éparses. C’est parfait !

A moitié sonnés par le confinement, voilà que nous sommes à présent réduits à nous « réjouir de fêter » Pâques chacun chez soi ! Pas de repas tous réunis autour de la table. Pas de pique-nique au beau milieu des pâquerettes. 

C’est pas que… mais on a du boulot, non ? Ben il parait que c’est aujourd’hui qu’on doit faire la chasse aux œufs !
Problème, on ne sait plus du tout où on les planqués… D’ailleurs, si ça se trouve, on les a déjà tous bouffés pour calmer une bouffée d’angoisse. Allez savoir !!!

L’Agence Régionale de Santé de Corse a mis en place une cellule d’écoute pour aider les personnes à faire face à l’isolement pendant cette période de confinement.

"Allo ? Comment tu te sens aujourd’hui ?". Cette petite question toute simple en temps normal prend tout son sens en cette période. Une simple question qui se répète de l’un à l’autre. Comme un fil rouge, elle nous relie, chaque jour.
Appeler quelqu’un, prendre de ses nouvelles, s’assurer qu’il va bien… ça n’a l’air de rien. Pourtant, c’est devenu essentiel. Les téléphones ont pris le relais pour maintenir un lien de proximité comme on dit à la télé…

Qu’on soit cloches ou pas,  qu'on soit lapin, poule ou friture, Pâques c’est crucial. C'est l’autre moment de l’année, avec Noël, où l’on se peut se bâfrer de chocolats sans culpabiliser.

On est déjà privé de sortie, on ne va pas en plus être privé de chocolat. Là, on préfère vous le dire tout de suite. C’est non, non et non !!! S’il n’est pas question qu’on s’en passe, on ne va pas festoyer comme des oufs. On veut juste s’octroyer un petit plaisir, histoire de faire passer la pilule avec quelques œufs en chocolat.

Rien de plus facile ! Il vous suffit de RESTER CHEZ VOUS !!!

Plus facile à dire qu’à faire…

Si ce n’est pas du tout évident, il faut tout de même réaliser que c’est la seule façon de voir disparaitre ce satané virus.

Et dire qu’on en arriverait presque à oublier que c’est le printemps…

Heureusement, la force vitale de la nature est bien au rendez-vous.

A nous à présent d’imiter sa force de vie, de capter la vitalité qui lui permet de traverser les hivers les plus rudes…

Encore sonnés par la décision de quitter le vaisseau, en tant que passagers, nous avions une consigne simple. Chacun, depuis sa base, devait maintenir le contact avec les autres. Hélas, une partie du message a échappé à la compréhension de certains.

Cette partie qui disait explicitement "depuis sa base" était pourtant essentielle. D'ailleurs, la rumeur ne parlait plus que de ça, relayée de toute part et ne cessant d'enfler. À vrai dire, la nouvelle d'une expérience inédite, à la fois espérée pour protéger chacun et redoutée tant elle paraissait incroyable, tardait à se mettre en place.

Allo ? Allo ? Que se passe-t-il ? Nous avons perdu le contact… Qu’allons-nous devenir ? Continuer à errer dans cet univers où le danger guette de toutes parts ? Les quelques consignes de sécurité, appliquées à la lettre par les uns, sont rudement mises à mal par le manque de rigueur des autres, bien qu’ils n’en aient pas conscience. Que devons-nous faire ? Rester indéfiniment confinés dans ce vaisseau en perdition ou prendre la seule décision pour protéger tous les passagers ?

Avant, l'évocation de « CORONA » sonnait comme une invitation à se laisser séduire par une blonde, dorée et fraîche... Mais ça c'était avant ! Aujourd'hui, hélas, nous avons fait la connaissance du petit dernier de la grande famille des coronavirus, le Covid-19. Le nom de ce satané virus est de toutes les conversations. Par chance, pour l'instant il n'est pas sur toutes les lèvres... Mais potentiellement, nous pouvons tous être atteints.

 

 

Vendredi matin, nous avons quitté Bastia, direction le sud, sous un ciel bleu magnifique. En convois jusqu'à Aleria, nous avons admiré le paysage entre mer d'huile et montagnes aux sommets enneigés, tout en discutant de nos vies, de nos souvenirs au gré des lieux traversés et de notre rendez-vous avec le GEM de Porto-Vecchio. 

Les tempêtes successives qui balaient l'île du nord au sud n'ont pas réussi à emporter notre envie de rencontre... C'est donc dans le bien nommé GEM "U SCONTRU" "la rencontre" que nous nous sommes rendus mardi.

Nous étions impatients à double titre. Retrouver les adhérents du GEM TC (pour "Traumatisés Crâniens " qui accueille également les personnes cérébro-lésées) qui étaient déjà passés chez nous l'année précédente. Et, découvrir leurs tout nouveaux locaux.